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Hervé BASLÉ qui êtes vous ?
Interview par Henry Gasnier

 

Henry Gasnier :  
« Les Maîtres du pain », « Le Fils du cordonnier » et « Secret de Famille » sont les téléfilms qui ont fait votre renom de réalisateur et qui ont vu consacrer votre talent par la remise de plusieurs « 7 d'Or ». Mais, après les cinq années que vous avez passées au collège, de 1952 à 1957, qu'avez-vous fait pour en arriver là?

Hervé Baslé 
Tout de suite après le collège, j'ai eu envie de faire une carrière dans les travaux publics. Après avoir suivi des études dans ce domaine, j'ai obtenu un emploi au Service Maritime des Ponts et Chaussées de Saint-Malo. Ensuite, en 1959, je suis parti faire mon service en Algérie dans un régiment du Génie. C'est là-bas que j'ai ressenti comme une espèce de choc qui a fait qu'en revenant d'Algérie, en 1961, je n'ai plus voulu continuer dans cette voie. Il s'est produit en moi une cassure profonde dont je ne connais pas l'origine. Est-ce l'Algérie, est-ce autre chose ? En tout cas, j'ai été pas mal chamboulé. J'ai eu une espèce de crise de conscience et j'ai eu envie de changer de peau, et de bonhomme. J'ai donc passé un concours pour entrer à la télévision. Après avoir été reçu, je me suis retrouvé à l'Institut de Hautes Études Cinématographiques (IDHEC) et c'est comme ça que je suis arrivé dans ce métier. 

C'est une vocation tardive mais qui, en tout cas, correspond à un rêve d'enfant. J'avais en effet déjà commencé à écrire des petites choses sans valeur lorsque j'étais enfant. J'avais besoin de m'exprimer par l'écriture, mais je ne savais pas encore qu'un jour je le ferais par l'image.

H. G.  Quels sont vos souvenirs du collège ?

H. B. J'ai de très bons souvenirs de mes années au collège de Saint-Malo où j'étais demi pensionnaire puisque mes parents habitaient Saint-Coulomb. Je me souviens de tous mes copains de classe et en particulier de Michel LE PROVOS qui, lui aussi, aimait déjà raconter des histoires. C'est étonnant ce qu'il a pu me faire rire et je m'en souviens encore très bien aujourd'hui ! Par ailleurs, je me souviens que nous allions plus volontiers nous confesser à l'abbé BERTIN, professeur d'anglais et aumônier à la prison, plutôt q u'à d'autres prêtres. Pourquoi lui ? Tout simplement, parce qu'il faisait de nombreux séjours à Jersey ou Guernesey et qu'il avait toujours des cigarettes anglaises à mettre à notre disposition. Plutôt que de nous confesser, nous restions à fumer dans sa chambre avant de retourner en salle d'étude.

H.G.  Maintenant que vous êtes adulte, quel est votre principal défaut ?

H. B. En fait, j'avoue une certaine forme de paresse puisque je travaille beaucoup et vite pour être totalement tranquille ensuite ! Le problème est que je n'arrive jamais à cette tranquillité car j'ai toujours quelque chose en cours et que je ne réussis pas à m'arrêter !

La qualité que je préfère chez les autres est la tolérance et j'apprécie beaucoup les hommes courageux. Étant enfant, je ne faisais pas de rêve d'avenir car bizarrement j'avais un timidité maladive vis à vis de la société, de la vie et des gens. J'étais hanté par un souci constant de ne pas être à la hauteur. J'avais une impression d'écrasement devant toute forme d'autorité comme celle de Marcel. Ce véritable complexe m'empêchait totalement de faire tout projet d'avenir ! Ce qui me révolte le plus dans le monde, c'est de voir des gens mourir de faim et de ne pouvoir rien faire pour eux alors que d’autres s’en fichent.

Mon occupation préférée est venue très tardivement, c'est le jardinage. Ainsi, à Paris, je possède un jardin potager de 200 m- que j'entretiens moi-même régulièrement. J'aime bien les humoristes qui jouent avec les mots comme Raymond DEVOS. Je suis un grand lecteur de RABELAIS. Je sais qu'il est venu à Saint-Malo voir Jacques CARTIER, peut-être à Limouëlou, d'où est originaire la famille de mon grand-père terre-neuvas. Je n'ai pas vraiment de nom qui me vienne à l'esprit pour personnifier celui qui pourrait être aujourd'hui mon héros préféré. J'aime bien ceux qui se donnent aux autres comme l'abbé PIERRE ou mère THERESA. Il n'y a pas vraiment une personnalité de ce monde que j'aimerais rencontrer. Je ne saurais pas quoi lui dire !

Ce que j'aime le plus à Saint-Malo, c'est son caractère de ville rebelle au caractère fort. Dans sa fabuleuse histoire, qu'on ne peut oublier mais qu'il faut savoir dépasser, ce qui me fascine le plus c'est l'extraordinaire ouverture sur le monde dont cette ville a été la première instigatrice 1 C'est quelque chose de formidable !

Bien sûr, je me sens très malouin malgré que j'ai été élevé à Saint-Coulomb car, ici les ruisseaux ne sont pas des frontières, contrairement à ce que dit Anatole LEBRAS, en parlant de son pays. En effet, Guillemette BAUDOUIN, l'arrière grand-mère de Jacques Cartier était originaire de SaintCoulomb, et Robert Surcouf a été élevé à Cancale avec ses frères et sœurs. Qu'ils soient de Saint-Coulomb, de Cancale, de Saint-Méloir ou d'ailleurs, tous les hommes du Clos Poulet ont vécu la même épopée. Ils ont été embarqués sur les mêmes navires terre-neuvas ou corsaires. Ils ont fait preuve du même courage et du même esprit de conquête qui a fait la gloire et la grandeur de cette région. Il serait temps de voir disparaître le chauvinisme ridicule affiché par certains qui prétendent, à eux seuls, représenter les malouins 1

 

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Dernière mise à jour :  25 février, 2004  -  Contact